En l’absence de salon, le « show » conti En l’absence de salon, le « show » continue

Souvenez-vous : voilà quasiment un an, le Salon de l’agriculture de la porte de Versailles (Sia) se terminait­ en queue de poisson. Contraint­ de fermer ses portes de manière anticipée pour cause de menace Covid.

Critiqué par certains, qui le considèrent comme un « vaste barnum » peu représentatif des réalités du monde paysan, cet événement n’en constitue pas moins un point de rencontre consacré entre les agriculteurs et les citadins, les produits de terroirs et les consommateurs. Au cours des dernières éditions, les démonstrations de pédagogie, en particulier à l’adresse des jeunes, ont foisonné. Avec à l’appui une bonne dose de convivialité et de moments festifs.

En 2021, pour la première fois depuis sa créa­tion, la « plus grande ferme de France » ne se tiendra pas, ce qui tire un trait sur plusieurs centaines de milliers de visiteurs. Les personnalités politiques, qui considèrent souvent ce rendez-vous comme une tribune privilégiée, devront elles aussi s’en passer !

Si rien ne saurait remplacer l’effervescence des allées, qui voient se croiser visiteurs et éleveurs conduisant leurs bêtes au concours­, le sentiment d’un manque potentiel a fait naître de nombreuses initiatives.

Les organisateurs du Sia ont ainsi décidé de lancer une Semaine de l’agriculture. Celle-ci, qui aura lieu du 13 au 24 mai, vise à perpétuer le concours général des produits et des vins dont les finales se dérouleront en régions. De même, le Trophée international des établissements agricoles (N.D.L.R. : auquel le Groupe France Agricole est associé) est-il organisé, mais sous une forme adaptée. Des marchés de producteurs sont par ailleurs prévus en régions, pour favoriser les rencontres avec les consommateurs. Sans oublier les nombeuses fermes ouvertes.

Quant aux chaînes de télévision, et de radio, qui se nourrissent beaucoup du Salon de l’agriculture, elles ne sont pas en reste. Sous l’appellation « Nous paysans », France 3 a, notamment, décidé de consacrer un bouquet d’émissions à des thèmes agricoles (lire en page 80). Avec la volonté de décrypter les mutations du métier et ses perspectives.

D’autres structures, comme le CoFarming Tour, ont choisi de partir du pied de la tour Eiffel pour réaliser, en tracteur, un tour de France des campagnes ; combinant rencontres sur des sujets professionnels et information auprès du grand public.

L’avenir dira si les messages véhiculés pendant cette période n’auront pas été brouillés et auront suffi à imprégner les esprits, afin que « l’agriloving » supplante dans la durée « l’agribashing ».